vendredi 1 décembre 2006

Demain ça ira mieux

C'est un retour aux sources de l'adolescence avec la force de l'esprit adulte. La solitude et la dépression. Depuis 3 jours. La dépression qui me fait penser que la vie est une maladie et que le médicament, c'est le suicide. Avec un esprit adulte, celui à qui "on la fait pas", celui qui est sévère et hardcore. Celui qui indique à la personne très chochotte que je suis que le suicide avec des produits ne mène à rien et qu'il faut viser plus haut, comme le haut d'une falaise. C'est un peu une obsession ce paysage, la nature, si possible peu de gens aux alentours. Et la garantie d'un résultat efficace. Pas celui qui mène à l'hôpital devant des psy qui vous demandent des raisons. D'ailleurs des raisons, je me force plus à en chercher. Genre, pourquoi je vais mal ? Parce que ceci, parce que cela, et voilà les excuses ou les objectifs définis d'une thérapie, quelque chose de vulgaire et rabaissant. Il y a autre chose, quelque chose d'atrocement évident que tout le monde se refuse à voir. Les raisons elles sont partout et ne font plus qu'une, on baigne dedans, ça s'appelle la vie. Mais c'est tellement énorme, y'a trop cette espèce d'immunité mentale. D'ailleurs je passe pour un débile en disant ça, c'est normal.
Ben ça fait déjà pas mal de temps que je suis en dehors de la vie, que je suis sur le coin de la route à regarder les voitures qui passent, que je refuse obstinément l'intégration, autant par répulsion que par peur. Et dès qu'on dit le mot "peur", les gens entrevoient tout de suite un espoir, la peur c'est rien, ça se maîtrise. Répulsion aussi, j'insiste, ça personne ne peut comprendre à moins de le vivre aussi viscéralement.
Je me sens hideux, plus très humain, et j'ai pas envie d'apparaître comme ça. Donc je veux voir personne, ni ma famille, ni mes amis.
J'ai envie d'écrire, même si je suis pauvre, c'est à dire que j'écris sur un blog. Je suis plus à cette honte près. J'aimerais bien écrire dans un livre, un objet à part, qu'on peut prendre en considération. Mais j'écris sur une page internet, une page paumée parmi toutes les pages de n'importe quelles gens, dans un livre général où tout le monde est à égalité. Ah c'est sûr, ça empêche d'avoir la grosse tête. Mais ça empêche peut-être aussi d'être vraiment lu, tout ce que j'écris est systématiquement dévalorisé par le média. Sur internet, les phrases ça ressemble trop à des phrases. Autant dans les livres les phrases sont différentes d'un écrivain à l'autre jusqu'à leur forme, autant un texte sur internet c'est juste moche, ça doit être un phénomène paranormal. On fait défiler le curseur pour juger de la taille du texte, et selon son degré de fatigue, on comprend qu'on lira ou pas. Et attention, on ne laisse qu'une chance.
J'ai plus envie d'écrire pour les gens, et la musique, pareil. Moi aussi je comprends que j'ai plus envie de rien. C'est pas un manque de créativité, c'est un excès de créativité dans le vide. Et alors ?
D'habitude après une nuit de sommeil je change d'état d'esprit. Là j'arrête pas de dormir pour essayer, et je me réveille à chaque fois avec la même envie de mourir. Je comprends plus rien à ce que je vois à la télé, et pareil dans la rue. Les gens font et disent des trucs qui me dégoûtent, pas des choses méchantes, nan, des choses normales. J'ai des interprétations spécifiques, tout me semble con, laid, bizarre, à fuir. Alors je m'isole chez moi et je n'en sors plus. C'est comme si j'étais déjà plus là.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Lu.

Anonyme a dit…

Je retourne me maquiller dans la voiture parce qu'il n'y a rien à ajouter.

Anonyme a dit…

Tu me manques.

Anonyme a dit…

Je connais bien cet état d'esprit pour l'avoir eu depuis ma naissance jusqu'à...hier bon j'ai 32 balais, je commence seulement à être actrice de ma vie et non plus spectatrice. Il y a deux ans je me suis dit stop et j'ai bouffé des cachetons les cachetons de merde que le toubib m'a prescrit (c'est de la merde la preuve je suis encore là) et au lieu de me dire merde, encore raté, je me suis dit encore stop et j'ai accepté qu'on m'aide. Bon je ne vais pas te dire que j'aime les gens c'est un grand mot, j'ai souvent l'impression d'être d'une autre planète, la preuve tu me fais rire...(je te lisais déjà sur doctissimo) Et là je te ponds un com de merde avec lequel tu peux te torcher si tu veux.Tu n'es pas tout seul à gerber sur cette société pourrie qui c'est pas faite pour nous, mais en cherchant bien tu peux y trouver ta place, tout en restant à la périphérie (putain que oui !!) au lieu d'entrer dans le troupeau de mouton deviens berger et botte leur le cul, ils n'attendent que ça !

adele blanc sec a dit…

Salut le misanthrope, t'es pas tout seul à être tout seul et à pas comprendre tes congénères, maigres consolations, je sais...
on pourrait créer un club d'asociaux, sûr qu'il deviendrait vite aussi pourri.Finalement, mieux vaut s'accommoder de la solitude.Quant à la télé,reflet tragique de notre triste réalité, un conseil vire-la y'a pas pire pour pleurer...

Anonyme a dit…

courage tu sais que je suis là moi et dans la même merde que toi...

mais c'est marrant que t'écrives tout ce que je pense...en mieux !

bref

tiens je te mets les paroles d'une superbe chanson de nirvana (grunge oblige) reprise d'une reprise de jacques brel "le moribond" :

goodbye my friend
it's hard to die
when all the birds are singing in the sky
and all the flowers are every where
pretty girls are everywhere
just think of me and i'll be there

goodbye papa
please play for me
i was the black sheep of the family
and i don't know about all these words
i have far to many turds
with my bb gun i would kill birds

we had joy
we had fun
we had seasons in the sun
but the hills that we climbed
were just seasons out of time
all our lives we had fun
we had seasons in the sun
but the world that we reached
were just star fish on the beach

goodbye michelle my little one
i was the apple of the setting sun
i feel really very weak
all my tears are salty
i think now i will start to weep

we had joy
we had fun
we had seasons in the sun
but the hills that we climbed
were just seasons out of time
we had joy we had fun
we had seasons in the sun
but the world that we reached
were just star fish on the beach

we had joy
we had fun
we had seasons in the sun
but the hills that we climbed
were just seasons out of time
all the joy
we had fun
we had seasons in the sun
but the stars that we reached
were just star fish on the beach


à+

l'ange